• de l'injustice du traitement des assistantes maternelles

    Les histoires d’assistantes maternelles spoliées et humiliées par les parents employeurs et/ou l'administration, on en a tou.te.s entendue au moins une. On s'offusque de ce genre de situation mais on a toujours l'impression que ça se passe loin.

    Aujourd'hui, ce genre d'histoire se passe au sein de ma famille et on l'a vraiment en travers de la gorge.

    Jocelyne

    C'est ma maman. Auparavant coiffeuse, elle avait décidé il y a 3 ans d’arrêter cette profession pour exercer celle d'assistante maternelle agréée. D'une part parce que découvrant ce metier à travers mon expérience elle pensait y trouver un épanouissement personnel, d'autre part parce que la coiffure l'obligeait à travailler les week ends et, étant tous partis de la maison et ne revenant que ponctuellement en fins de semaines, elle ne pouvait ainsi pas profiter de notre présence, le métier d'a.m.a lui permettait d'avoir ses week end disponibles pour profiter de ses enfants et petits enfants.

    L'A.M.A que beaucoup de personnes cherchent

    Jocelyne est une personne douce avec les enfants, droite avec les parents employeurs, pendant ses trois ans elle a exercé sa profession avec rigueur et beaucoup d'investissement personnel. 

    Jocelyne, c'est cette nounou qui a une grande maison lumineuse où les enfants disposent d'une pièce pour eux avec des jouets de qualité, intégrée à la vie de la maison. Un grand jardin, la campagne, un potager, de la cuisine maison.

    C'est la nounou qui fait de nombreuses activités manuelles avec les enfants, qui les emmène au RAM, à la piscine (sur ses deniers personnels et sans rien demander aux parents), en sorties. Qui va régulièrement à la ludothèque pour emprunter de nouveaux jeux.

    Chez elle, comme chez nous tou.te.s, l'accueil est familial et il arrive que l'on confie les enfants un court instant à une personne de la famille, pour accompagner un autre aux toilettes ou faire réchauffer un repas, afin de ne pas les laisser sans surveillance tout en évitant de les couper dans leurs jeux pour nous suivre au nom de la sécurité. C'est ce qu'elle faisait.

    C.

    C. était l'un des premiers bébés qu'elle a accueilli. C. s'est rapidement révélée être une enfant "compliquée" à mesure qu'elle grandissait: d'abord agressive avec son petit camarade du même âge accueillis en même temps qu'elle, puis très casse cou et se mettant en danger. C. c'etait cette enfant turbulente, mais quand même attachante, qui saute partout et se fait mal, chez l'A.MA mais aussi chez les parents.

    Là aussi on l'a tou.te.s eu au moins une fois dans notre carrière cet enfant qui a une plus petite conscience du danger que les autres et revient chez nous ou rentre de chez nous régulièrement avec un nouveau bleu ou écorchure malgré la vigilance des adultes. La plupart du temps ça ne porte pas à conséquence, d'ailleurs la plupart du temps, ces enfants ne pleurent même pas quand ils se font mal et il faut leur courir derrière pour faire un soin. C. c'était ça.

    Mais quand il n'y a que ça, on le gère, avec bienveillance, en expliquant aux parents, parfois en faisant part de nos difficultés avec le.la référent.e du RAM. C'est ce qu'a fait Jocelyne. Seulement, dans cette histoire, il n'y avait pas que C. qui était compliquée.

    Les parents de C.

    Là par contre ce sont les parents qu'on n'a pas du tout envie d'avoir en tant qu'employeurs: problèmes de paiement des congés payés, retards important et injustifiés, modification de l'emploi du temps sans respecter les délais de prévenance.... Jocelyne à subit beaucoup, en exprimant son mécontentement mais en restant compréhensive et arrangeante malgré tout face a ces jeunes parents.

    Pour les premiers employeurs, on a envie de bien faire et de se construire une réputation de loyauté, on est pas encore complètement aigri.e.s ou parano face aux manquements des employeurs comme on peut l'être quand on a eu la chanson plusieurs fois (hé hé! -soupir-).

    Là aussi, même si ça commence à faire beaucoup, ce sont des situations courantes de notre métier que nous sommes habitué.e.s -ou que nous apprenons selon notre degré d'expérience- à gérer avec professionnalisme.

    Jusqu'ici, donc, les A.M.A ne peineront pas à reconnaître des situations vécues, pénibles, mais pas trop graves.

    Pas de remise en question

    Là où la situation se corse, c'est que les parents de C. n'avaient aucune remise en question que ce soit de leurs agissements ou de ceux de leur fille. Comme je l'ai précisé auparavant, C. était parfois très agressive envers E. le deuxième enfant accueilli par Jocelyne, situations de griffures et morsures que cette dernière tentait pour le mieux de contenir et dont elle avait fait part à la référente du RAM et aux parents pour trouver des solutions. Hors, quand E. à commencé à se défendre et retourner ces même agissements contre C. les parents de C. ont exprimé un fort mécontentement, prenant à parti les parents de E. qui ont même envisagé de changer d'A.M.A face aux situation d'accusation dont leur fils faisait l'objet. Jocelyne les a défendus rappelant a ses parents les agissements de C. envers E., les tentatives pour faire cesser cette situation et leur propre inaction face à cela. A l'époque de ce clash en Décembre dernier, exaspérée par l'accumulation, Jocelyne a envisagé de rompre le contrat. Hors face à une maman en larmes dont elle se rendait compte qu'elle mettait dans l'embarras étant donné la pénurie d'A.M.A et pensant également au bien-être et à la stabilité affective de C., Jocelyne a préféré passer outre et continuer en mettant les choses au clair avec les parents. La situation s'est arrangée quelques temps.

    Perturbations

    Mais depuis quelques mois, le comportement de C. avait régressé, elle etait redevenue agressive, elle recommençait à se mettre en danger (tentant de passer par dessus les barrières de sécurité des escaliers, sautant du haut des fauteuils...) nécessitant une surveillance stricte malgré laquelle elle parvenait à se blesser légèrement. Rien de plus, néanmoins, que de petites écorchures et petites marques comme peuvent s'en faire les enfants.

    Comportements que Jocelyne mettait sur le compte de plusieurs perturbations dans la vie de la petite fille: l'arrivée d'une petite cousine dans la famille la privant de l'exclusivité de l'attention que procure le statut de premier enfant, et la préparation du mariage de ses parents qui manquaient par conséquent, de leur propre aveu face aux signalements des problèmes, de disponibilité pour elle...

    La rentrée de C. à l'école était proche, Jocelyne avait décidé de tenir le coup jusque là.

    Accusation

    Jusqu'au soir, il y a quelques semaines, où les parents vinrent la rencontrer extrêmement mécontents, expliquant photo à l'appui, qu'ils avaient découvert une  marque sur les fesses de leur enfant et que la petite aurait dit que nounou lui avait donné une fessée. Ce fût pour Jocelyne la goutte d'eau qui fit déborder le vase et, de colère face à cette accusation dont elle se défendit et se défend toujours, elle les renvoyât en leur signifiant sa démission. 

    Engrenage, mauvaise foi, pression, falsification des témoignages.

    Il ne s'est pas passé beaucoup de temps avant que Jocelyne reçoive un courrier de convocation à la PMI pour information préoccupante à son encontre. 

    Comme ils le lui avaient dit, les autres parents employeurs avaient été interrogés par la puéricultrice de secteur et, bien qu'ayant pris son parti évoquant leur grande satisfaction vis à vis de l'accueil de leurs enfants, leurs témoignages semblent avoir été modifiés pour être à charge contre Jocelyne (formulations vagues et plutôt néfastes concernant le caractère familial et "nature" de l'accueil alors que ces points avaient été abordés de façon positive par les parents), un couple de parent faisant même état de pression de "l'interrogatoire" pour orienter leur propos en défaveur de Jocelyne.

    Jocelyne n'a par ailleurs pas été reçue par la puéricultrice pour donner sa version des faits avant l'envoi par cette dernière de son rapport au médecin de la PMI donnant lieu à la convocation durant laquelle, chargée par un dossier aux témoignages orientés contre elle, avec une photo de la marque qui n'était pas la même que le soir où les parents étaient venus l'accuser, sans trace de constatation physique de la blessure par un médecin assermenté et malgré ses explications des faits et précédents avec C. et ses parents et des actions menées pour trouver des solutions,

    Jocelyne a été accusée de maltraitance,

    Puis de ne pas savoir s'occuper de plusieurs enfants à la fois,

    Puis de ne pas savoir réagir face à une situation difficile,

    Puis de se décharger de sa responsabilité sur le comportement de C. et de ne pas prendre la mesure de la gravité des faits,

    Et enfin de ne pas avoir donné de soin a un hématome qu'elle avait constaté quand bien même elle s'était défendu d'avoir constater le moindre "hématome" nécessitant soin sur l'enfant pendant ce fameux jour d'accueil.

    En clair, l'affaire était jugée avant même que Jocelyne ai eu la possibilité de se défendre ou de fournir une explication.

    Cette semaine, elle a reçu une notification de passage en commission en septembre pour statuer sur la réduction de son agrément dans le meilleur des cas, sa suppression dans le pire des cas.

    Injustice

    Si la vive réaction des instances face a une accusation de potentielle maltraitance est louable, il est anormal que seule Jocelyne ai eu à subir cette accusation et qu'aucune présomption d'innocence n'ai été appliquée, qu'elle n'ai pas pu apporter sa version au dossier avant la convocation à la PMI, qu'il n'y ait pas eu de confrontation en terrain neutre avec les parents, qu'aucun témoignages des collègues de Jocelyne ne soit pris en compte, qu'il n'y ai pas eu de constatation victimologique de ladite blessure...

    Non, la vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants, surtout au début de la parole et avant quatre ans âges ou le développement psychologique ne leur permet pas de faire la différence entre la réalité et l'imaginaire et où il leur arrive de transférer à eux même des situations vues en vrai, dans un livre, dans un dessin animé où d’interpréter des paroles d'adultes en les extrapolant avec leur imaginaire d'enfants.

    Nous avons tou.te.s eu des propos bizarres de la part des enfants accueillis ou de nos propres enfants. Personnellement en 6 ans j'ai eu des "mon papa il picole" (des bêtises pour se faire rire entre adultes pendant un repas le week end) "mon cousin m'a tapé avec un bâton" (combat d'"épées" qui avait dégénéré), "quand je suis pas sage je vais dans une maison avec des monstres" (transposition d'un dessin animé), je passerais sur les affirmation de découverte de dragon, d'apprivoisement d'animaux en tout genres ou de morsures de serpents ou de chiens racontées avec beaucoup de conviction par les enfants... Et ma fille m'a même accusée auprès de son oncle, après s'être fait prendre à le dire, de dire "tu m'*mm*rd*s!" à mon mari alors que je ne suis vraiment pas du genre à dire des gros mots encore moins à l'encontre des gens, à fortiori de mon mari pour qui j'ai le plus grand respect (même quand on se fâche!)...

    Sans aller jusqu’à dire qu'il ne faut pas prêter attention aux propos des enfants, il faut avoir l'intelligence de faire la part des choses. Un enfant qui va mal et/ou subit des maltraitance n'a pas que des symptômes physiques et l'absence de traces physiques ne garanti pas non plus l'absence de maltraitance, les premières séquelles en sont psychologiques et se traduisent par le comportement. Un enfant qui n'est pas bien chez son A.M.A, a fortiori dans un cas de maltraitance, n'est pas heureux d'y aller comme l'était C. lorsqu'elle allait chez Jocelyne et même si l'accusation émanait d'eux, le comportement de C. décrit par Jocelyne lors de l'entretien avec le médecin référent aurait dû également, par soucis d'impartialité, donner lieu a une enquête du côté des parents avant que l'affaire soit jugée, et quasiment classée,de la sorte.

    Cette affaire montre qu'une fois de plus dans ce genre de situation,

    La présomption d'innocence des A.M.A est niée.

    Que le premier à se plaindre gagne.

    Que par conséquent la porte est ouverte à n'importe quels parents peu scrupuleux d'accuser leurs A.M.A de tout et n'importe quoi pour licencier pour faute grave et ne pas avoir à payer les fins de contrat, par exemple. Voir de faire passer sur le compte des A.M.A la maltraitance qu'ils font subir à leurs propres enfants (de fait, absolument rien ne prouve que ce n'est pas le cas dans cette histoire).

    Que notre profession n'est pas protégée par celles et ceux qui sont pourtant nos interlocuteurs priviliègiés.

    Et ça pourrait arriver à n'importe qui.

    Je ne vous demanderais pas de signer une pétition relative à une personne dont vous ne connaissez rien et  à une situation dont vous ne connaissez qu'une version, en revanche, vous pourrez nous aider  en nous apportant vos témoignages soit dans les commentaires soit via le formulaire de contact dans la rubrique "bonjour!":

    - Si votre enfant ou l'un de ceux que vous accueillez (ou avez accueillis) est du genre risque-tout et se retrouve fréquemment avec des petits ou gros bobos malgré votre surveillance,

    - S'il vous est arrivé d'entendre de la bouche de votre enfant ou de l'un de ceux que vous accueillez (ou avez accueillis) des propos qui auraient pû être inquiétants si vous n’étiez pas assuré du bon traitement des adultes en contact avec lui et de son bon état émotionnel,

    - Si au contraire dans un contexte d'accueil de votre enfant (crèche, garderie, assistante maternelle, école, centre de loisir) ou en tant que professionnel de santé, vous avez pû constater ou avoir à vous plaindre de maltraitance envers votre (un) enfant sans trouver de réponse de la part des instances de protection maternelle et infantile,

    - S'il vous est arrivé une histoire similaire en tant que professionnel.le et quelles ont été les suites.

    D'avance merci de votre participation et de vos témoignages qui nous seront précieux.

     

     

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  • Commentaires

    1
    minette
    Mardi 5 Juillet 2016 à 16:17

    Je suis abasourdie et lasse devant tant de bêtise et d injustice.

    J'ai beaucoup séjourné chez Jocelyne plus jeune, sa fille cadette étant à l'époque une véritable amie, comme une sœur pour moi. Cela ne rend pas mon expression moins légitime, bien au contraire.

    Jocelyne était d une patience et d une douceur à toute épreuve ( 3 tornades à la maison, ça pouvait être épuisant..) Pleine de ressources pour nous occuper (les longues sorties en vélo, baignades, ateliers peinture, bricolage...), bienveillante,  toujours disponible. 

    C'était il n'y a pas si longtemps. Ces souvenirs n'ont pas été déformés par le prisme des années. Jocelyne maltraitante, ou négligeante, c'est de la pure calomnie.

    A ce jour, j'emploi également une Ama pour la garde de mon enfant. Il est clair que les agissements des parents décrits ici paraissent sournois. Il ne me viendrait pas à l'idée d'aller m'entretenir avec la "nounou", sachant que les réclamations officielles sont déjà lancées.

    J'aimerai qu'il soit possible pour Jocelyne d'établir des contre témoignages  de ceux fait à son encontre. Même si j'en doute. J'aimerai que d'autres voix s'élèvent pour défendre Jocelyne. J'aimerai que cette sordide histoire n'entache en rien son amour du métier.

    Vous savez où me trouver.

      • Justine
        Mardi 5 Juillet 2016 à 22:24

        Merci la miss ;)

        Ton témoignage fait chaud au coeur et rappelle de bons souvenirs...

        J'espère qu'elle parviendra à sortir de ce cauchemar...

        Tendres bises. 

    2
    angélique
    Jeudi 7 Juillet 2016 à 07:43
    Je n'en reviens pas de ce cauchemar que doit vivre ta mère...
    j'ai découvert à pâques à la fête foraine (alors que je retrouvais l'AMA de ma fille) que Mme P..... n'est plus coiffeuse mais devenue AMA ! elle était avec deux enfants et la maman de l'un d'entre eux (qui s'est mariée il y a peu de temps en plus...je ne la connais que de vue mais je penses qu'il s'agit là de la maman accusante sauf si les deux couples ce sont mariés...)
    Moi je suis venue peu de fois chez vous mais j'ai bcp vu ta maman à la danse et mon souvenir est que c'est une personne extrêmement douce et gentille...
    sur ma liste d'AMA elle devait certainement être notée en 2014 mais sans disponibilité et ne connaissant pas son prénom je n'ai pas fait le rapprochement... sinon je l'aurais contactée sans hésiter... je suis atterrée par tant de bêtises. J'espère que le jour sera fait sur cette histoire et qu'elle arrivera à continuer ce métier (j'admire les personnes qui le font d'ailleurs...), ce serait dommage de priver d'autres familles d'une gentille personne comme ta maman...
    bon courage à elle...
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    3
    Alex
    Jeudi 7 Juillet 2016 à 11:37
    Alex
    Bonjour, pour être sûre de comprendre: on peut déposer un témoignage selon les trois critères que vous proposez, même s'ils ne concernent pas jocelyne c'est ça ? Vous cherchez des témoignages pour confirmer qu'un enfant peut fabuler par exemple,à propos de sa nounou ?
      • Jeudi 7 Juillet 2016 à 11:53

        C'est exactement ça! 

        Ma mère est accusée de ne pas être en mesure de s'occuper de 3 enfants simultanément car elle a expliqué que la petite C. se blessait fréquemment donc besoin de parents ou nounou qui témoignent qu'un enfant même sous surveillance peut se blesser.

        Elle est accusée de maltraitance car la petite l'aurait (au conditionnel) accusée, une seule et unique fois (mais ça suffit pour que certains parents se saisissent du créneau) de lui avoir mis une fessée lors que les parents lui ont demandé des explications sur une marque que ma mère n'avait absolument pas constatée pendant l'accueil. Besoin de témoignages relatant des histoires d'enfants qui "fabulent", sans nécessairement volonté de nuire, à propos de situations ou de bobos. Par exemple, pas plus tard que mardi, la petite de 3 ans que j'accueille m'a montré une marque sur sa jambe en m'expliquant, tout à fait convaincue et démonstration gestuelle de l'attaque à l'appui, que c’était un serpent qui l'avait mordue alors que ça n’était évidemment pas le cas.

        Nous avons besoin de ces témoignages parce qu'ils sembleraient que les gens qui traitent le dossier, avec autant de promptitude au jugement, n'ont jamais été en contact d'enfants (ce qui serait critique s'agissant de le PMI)....

      • Alex
        Lundi 11 Juillet 2016 à 15:10

        Je vous conseillerais de vous rapprocher de quelques psychologue spécialisés dans l'enfance ou de pédopsychiatres, ils pourront vous apporter un soutien expert.
        (Je suis moi-même psychologue et sans entrer dans les détails théoriques - il est connu qu'à un certain âge, la fabulation est assez commune dans le développement de l'enfant).

        En tant que Maman, je peux vous apporter mon témoignage : sur les deux nounous, au début de la garde, mon petit garçon parlait peu après ses journées. Il faisait des crises quand je l'amenais (ne voulait pas rester) et des crises quand je le récupérais (il ne voulait plus partir).
        Avec son attitude introvertie, son silence et son mutisme quand je lui demandais s'il avait passé une bonne journée, je me suis souvent inquiétée.
        Mais que je lui demande si la nounou a été gentille, si elle a crié, tapé ou fait des bisous, c'était toujours le même genre de réponse.
        Il a fallu que j'attende longtemps pour qu'il me réponde autre chose qu'un "non" fermé à toutes mes questions.
        En vérité, les nounous ont toujours été bienveillantes (je les ai choisies sur ce critère, entre autre), mais c'est mon Lou qui n'avait pas envie de me parler et qui répondait un peu oui ou non selon ce qui - pour lui- semblait me contrarier le plus ou m'inquiéter.

        J'ai remarqué que si je tournais mes questions d'une certaine façon, il pouvait répondre sans vraiment inventer mais sans dire la vérité non plus.
        Par exemple, s'il avait un bleu fait dans la journée, je lui demandais d'où ça venait.
        Sans réponse, je lui disais par exemple : tu es tombé ? - silence
        C'est quelqu'un qui t'a fait du mal ? - silence
        C'est qui ? - Silence
        C'est nounou ? - Silence
        C'est Papa ? - oui (alors qu'il ne l'avait pas vu de la journée)
        C'e6st Papa qui t'a6s fait mal ? - Non
        Papa a fait bobo a mon Lou - Non
        C'est nounou ? Oui
        Nounou a fait bobo à mon Lou ? - Non
        Lou est tombé et s'est fait bobo ? - Non...Oui
        Bref, on pouvait tourner en rond longtemps comme ça.

        C'est arrivé un tas de fois, que ça concerne la nounou, sa mamie, son papy...

        Certains enfants inventent des réponses selon ce qui leur passe par l'esprit ou surtout, selon ce qui arrangerait les parents. Mais le cause-effet-conséquence, n'est pas acquis avant un âge avancé


        Comme dit précédemment, entourez-vous d'experts privés de l'enfance, vous vous en sortirez avec plus d'arguments.

    4
    Caro
    Lundi 11 Juillet 2016 à 12:11

    Bonjour, je suis moi-même AMA et je peux vous fournir tois témoignages pour le prix d'un...

    En avril 2014, j'ai accueilli un petit garçon de 22 mois, Z. Ce petit a toujours eu des gestes agressifs, envers mes 2 enfants, envers moi, et même mon mari... bref... toujours a se mettre en danger : une fois, les enfants étaient sortis de table, ils jouaient dans la partie salon (je n'ai pas de pièces fermées mais une grande pièce de vie) et moi, je finissais de nettoyer la table de la cuisine (entendons-nous bien, je ne faisais pas le ménage, mais je ne laisse pas non plus ma table cracra après le repas). Les miettes dans une main, ma lavette dans l'autre, je me retourne pour ouvrir ma poubelle à pédale et là j'entends un bruit de chaise déplacée... je me retourne pour voir ce qui se passait, j'ai juste eu le temps de tout lâcher et rattraper Z. qui était en train de monter sur la table. Le soir, lors que j'en ai parlé à sa maman, elle a éclatée de rire en me disant qu'il faisait pareil chez elle mais qu'elle ne voyait pas ou était le mal puisqu'elle le surveillait et l'empêchait de tombé pendant ses petites expériences.

    Début juillet de cette même année, il était 23:00, je regardais tranquillement la télé dans mon salon avec mon mari, j'ai entendu tambouriner à ma porte. Surprise et inquiète, je vais ouvrir, et je vois cette même maman, avec son petit Z. dans les bras, aucun des deux ne portait de chaussures, et elle pleurait tout ce qu'elle savait (je ne comprenais même pas ce qu'elle me racontait). Je la fais rentrer, lui prend le petit des bras car il ne comprenait pas ce qui arrivait à sa maman, et essaye de la faire parler pour savoir ce qui se passe. Elle fini par m'expliquer, une fois que j'ai bien voulu mettre mon mari hors de mon salon, que son mari à elle l'avait battue à coup de pieds et l'avait forcée a avoir des relations sexuelles devant leur fils. En qualité de femme et non de nounou, je lui ai payé une chambre d'hôtel car elle ne voulait pas rentrer chez elle (ce que je pouvais comprendre) et je ne pouvais pas l'héberger car je n'ai pas de quoi coucher un adulte au pied levé. Le lendemain matin, j'ai appelé, avec l'accord de cette maman, mon auxiliaire puéricultrice référente, pour signaler, et avoir des conseils sur la marche à suivre pour protéger cette maman et ce petit garçon. La maman est finalement retournée chez elle, comme si de rien était... Peu de temps après, Z. a commencé, en plus de ses gestes agressifs, à avoir des gestes à connotations sexuelles envers ma fille de 16 mois. Là, je ne pouvais plus laisser passer, j'ai rappelé ma référente, le service de PMI... enfin bref... La maman est venu la semaine suivante en me hurlant après que ma puéricultrice l'avait appelée en lui disant "Carole à dit que... est-ce que c'est vrai que vous couchez ensemble devant votre fils?" Donc le service PMI, merci bien, ces gens habitent toujours en face de chez moi, j'ai toujours peur qu'elle ou son mari finissent par s'en prendre à un de mes enfants grâce à leur intervention, heureusement qu'ils sont sensé nous protéger en cas de déclaration ou suspicion de ce genre...

    Et troisième témoignage, beaucoup plus léger celui-ci, j'accueille actuellement un petit garçon de 4 ans, M. qui passe son temps à me raconter ce qu'il a fait le week-end... alors là, entre les morsures de chien (qui sont en fait un nouveau grain de beauté qu'il a découvert) son papa qui est aller chercher mon petit M. à la police parce que les policiers l'ont emmené parce qu'il était pas gentil avec sa maman, que sa mamie lui a fait manger du caca farci ...et je suis sûr que j'en oubli, ça c'était que ce week-end... je passe des lundis à rire une bonne partie de la matinée.

    En espérant que mon roman vous aidera, je souhaite à votre maman arrivera à s'en sortir avec cette affaire et qu'elle puisse continuer à exercer si cette expérience ne l'en dégoute pas

      • Lundi 11 Juillet 2016 à 14:15

        Merci mille fois Carole!! C'est exactement ce genre de témoignage qui peut nous être précieux!

        Effectivement, la PMI a parfois des comportements et des procédés plus que limite... Dans le cas que vous avez vécu (et vivez encore.... je serais pas tranquille non plus) c'est aussi trés grave!

        Bon courage... On n'a pas un métier toujours facile...

        merci pour votre soutien!

    5
    Sandra S.
    Mercredi 13 Juillet 2016 à 14:20

    Bonjour, en tant que maman, je confirme que les enfants fabules!!! Le mien en tout cas, oui et justement vers l'âge de 3 ans et notamment la première année de maternelle. Lorsque je lui demandais ce qu'il avait fait à l'école, 3 réponses possibles : 1. "Rien" 2. "Je n'y suis pas allé" (ah bon???) et 3. "Alors à l'école, avec mon meilleur copain J., on est parti en voiture, c'est moi qui a conduit, on a fait des courses et on est passé chez Sosh..." Bref, beaucoup d'imagination mais pas un brin de vérité! Je trouve ça tellement fou que l'on accuse une nounou de tels actes sur un simple bleu et une seule et unique déclaration d'un enfant de 3 ans... Le problème de comportement étant en plus signalé par l'assistante maternelle, ce qui montre mien la prise de conscience de l'AMA et sa volonté de trouver de bonnes solutions avec une aide extérieure!!! et voilà que cela se retourne contre elle !!! J'ai 2 enfants, et oui quelquefois ils ont des petits bleus, une chute dans la cour en jouant avec les copains, une chute tout seuls parce qu'ils courent et ne font pas toujours attention... en fait quand on a 3 ans et qu'on est plein de vie, oui il y a des petits bobos... Même avec toute la vigilance que l'on peut avoir en tant qu'adulte et maman... Je trouve ça vraiment triste d'en arriver là... Beaucoup de courage et tout mon soutien à Jocelyne.

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